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Prospective : la fausseté du « théorème de Schmidt » analysé en 1992 est confirmée par Apple en 2021

Dernière mise à jour : 1 sept. 2021

En rentrant de vacances, j’ai pris connaissance des résultats financiers trimestriels d’Apple publiés le 27 juillet 2021...

Sans surprise


Ils sont comme d’habitude faramineux, supérieurs à ceux du trimestre précédent et largement au-dessus des attentes. Le bénéfice net s’est élevé pour ces trois mois à 21,74 milliards de dollars. Et cela m’a fait penser à un texte que j’ai écrit il y a fort longtemps, en 1992, pour être précis, dans le livre « Dictionnaire des idées reçues en économie » (ouvrage collectif dirigé par Dominique Sicot, éd. Syros, épuisé).


Ce chapitre visait à démolir le « théorème de Schmidt », du nom de celui qui fut Chancelier de la République fédérale allemande entre 1974-1982. Il postulait que « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».


Faux, écrivais-je, relevant notamment l’importance des remboursements d’emprunt des entreprises – on dirait aujourd’hui le versement de dividendes toujours plus en plus colossaux et de massifs rachats d’actions.


Et ce matin, je me suis dit : et si on vérifiait mon assertion à partir des chiffres Apple ?


J’ai trouvé une série statistique 2005-2019 concernant emplois et profits. Une série suffisamment longue pour permettre ce passage des profits aux emplois comme le postule le théorème. Résultat-choc ! Les profits 2005 d’Apple s’élevaient à 1,335 milliard de dollars. En 2019, c’était 55,2 milliards de dollars. Soit une augmentation fabuleuse de 4034 %.


Pendant ce même temps, les emplois de la firme de Cupertino passaient de 14 800 à 137 000. Soit une progression, certes considérable, de 825 % mais celle-ci est sans commune mesure avec celle des profits. À l’échelle d’Apple, et certainement des autres groupes du digital, le théorème de Schmidt se révèle faux et archi faux.


À l’échelle de la France, même constat : les grands groupes engrangent des profits considérables chaque année, tandis que leurs effectifs à périmètre constant se réduisent. L’augmentation possible du nombre de salariés ne tenant qu’au rachat d’entreprises.

À mon analyse de 1992, assez prospective finalement, s’est ajouté d’autres explications : numérisation rapide de l’économie, déplacement de l’emploi salarié vers des micro-entreprises ou des indépendants.

C’est d’ailleurs ce que soutient Apple dans sa communication en insistant sur la création de travail dans son écosystème.


P.J.

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